CRITIQUE DE FILM : “Violette” (2013, France)

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Contributed by: Lina Rhissi

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« La laideur pour les femmes est un péché mortel »

Le réalisateur du film « Séraphine » ayant remporté sept Césars en 2009, explore í  nouveau la vie d’une femme blessée, rejetée, venant d’un milieu populaire et ne connaissant qu’un succí¨s artistique tardif. Cette fois-ci, c’est l’histoire de la féministe Violette Leduc vue í  travers sa relation avec la grande Simone De Beauvoir, qui l’aida í  devenir l’écrivaine qu’elle devait íªtre

Le film débute lorsqu’elle commence í  écrire son impopulaire premier roman « L’Asphyxie » en 1942 alors qu’elle vivait avec l’écrivain homosexuel Maurice Sachs qui la pousse í  écrire sur sa propre vie ; il termine en 1964 avec le triomphe de son roman « La Bí¢tarde ». Violette est interprétée par Emmanuelle Devos pour qui le réalisateur a écrit le rí´le et qui joue un duo parfait avec Sandrine Kimberlain dans la peau de De Beauvoir.

Martin Provost réussi í   montrer la complexité de cette femme qui, pendant toute sa vie, a été en quíªte de l’affection qu’elle n’a pas reí§ue de sa mí¨re et qui s’est émancipé par la littérature. Le film est en fait un hommage í  la littérature. En six chapitres, comme dans un roman, la caméra observe tous les éví¨nements de la vie de l’héroí¯ne qui participent í  son émancipation en tant qu’écrivaine.

Quittant la province pour Paris, Violette rencontre l’auteur de « L’Invitée » qui accepte de lire son roman. Aprí¨s quoi elle commence í  évoluer dans le cercle littéraire parisien de l’époque –Sartre, Camus, Genet- mais elle n’est toujours pas capable de vivre de son art et gagne sa vie grí¢ce au marché noir. Elle est amoureuse de faí§on obsessive de Simone de Beauvoir, qui gardera toujours ses distances, et souffre de paranoí¯a. Mais le film est aussi une réflexion sur la littérature elle-míªme. Il questionne le fait que les jeunes auteurs de talent ne sont pas toujours les plus populaires et que la logique mercantile va souvent í  l’encontre de la qualité  dans le monde de l’édition.

Lui-míªme écrivain, Martin Provost accompli un film intimiste avec un budget modeste -5 millions d’euros- qui donne pourtant un aperí§u remarquable du monde littéraire du le Paris de l’aprí¨s-guerre. Aidé par deux actrices talentueuses, il parvient í  nous communiquer la souffrance de Violette Leduc, une femme qui, malgré son incapacité í  íªtre heureuse, fourni les bases de l’autofiction et de l’écriture féministe.

REALISATEUR: Alain Provost

SCí‰NARISTES: Martin Provost, Marc Abdelnour, René de Ceccatty

í‰crit par : Lina Rhrissi

 

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